(Photo: Andréa Maheux. )
Le nom du spectacle parle de lui-même : Thomas Levac crie près de chez vous. Du haut de ses 31 ans, il raconte, mais il fait revivre les moments avec les émotions qu’ils apportent.
L’humoriste Thomas Levac a enflammé le Côté-Cour samedi avec une performance vraie et colorée. De la sexualité au féminisme en passant par les premières expériences, il a su faire rire en mélangeant actualité et expériences personnelles. Le public alcoolisé, majeur et vacciné, a embarqué avec entrain dans les délires de l’artiste.
L’un des plus marquants selon moi est lorsqu’il accompagne une fille à son cours d’autodéfense. Il constate rapidement que c’est un atelier pour des femmes qui ont été agressées sexuellement. Pris de surprise, il reçoit un coup sur son sexe et on le blâme pour ne pas avoir mis de Jack-strap. « Je comprends maintenant comment elles se sentent quand on dit que le problème est ce qu’elles portaient », a-t-il exprimé. Bien que ça illustre une réalité difficile, c’est le fait d’une façon qui donne envie de continuer à l’écouter.
Thomas aborde des sujets de l’heure comme l’interdiction d’avorter aux États-Unis et les fusillades. Il fait des liens en disant que le meilleur moyen de se sauver d’un avortement, c’est d’attendre que l’enfant meure dans une fusillade. Ce sont des choses difficiles à aborder, mais elles perdent de leur lourdeur lorsqu’on ajoute de l’humour.
Originaire de Montréal et connu pour son podcast Couple ouvert avec Stéphanie Vandelac, il est venu se teinter de la région. Dans le cadre de son séjour, il a visité le musée de la Petite Maison Blanche. « Ce musée-là, c’est de la propagande chrétienne », affirme-t-il. C’est en voyant la vieille femme qui sert de mannequin robotisé qu’il s’est demandé pourquoi c’était l’emblème de notre région.
Vers la fin du spectacle, Thomas confie les débuts de sa carrière d’humoriste. Atypique, drôle et triste à la fois. Quand il a été engagé chez Couche-Tard, il a été victime d’un « hold-up » lors de sa première journée de travail. Lorsqu’il a remis sa déclaration au policier, il a ri et l’a suggéré d’être humoriste. Ça montre à quel point un petit évènement peut nous faire dériver complètement de chemin.
En première partie, il y avait la « drag queen », Mona de Grenoble. De sexe masculin et déguisé en femme, Alexandre parle de la dualité. « Tout le monde a un côté féminin et un masculin ». Ça résonne dans une société qui pense qu’on est soit l’un ou l’autre. Faisant partie de la communauté LGBTQIA2S+, je me sentais incluse. Ça a vite instauré un climat de confiance et d’acceptation.
Ce spectacle passe du coq à l’âne, mais c’est ce qui en fait sa beauté. Peu importe qui on est, on peut s’identifier à un moment ou à un autre.
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