(Photo: Andréa Maheux)
Tatoueuse, coiffeuse et peintre à ses heures, Mirka Baumruk ne cesse de se dépasser en tant qu’artiste, mais aussi en tant qu’humaine. Propriétaire de Mirka Artistik Kréation, ce n’est pas qu’une simple entrepreneure sans histoire. Des montagnes, elle en a connu. Elle les regardait autrefois avec les yeux gros comme deux vingt-cinq sous. Les chutes sont venues avec le succès un peu comme la mer traine les déchets vers la rive. La différence avec Mirka, c’est qu’elle s’est relevée chaque fois.
La femme de 40 ans a suivi plusieurs formations indépendantes pour développer son talent. Elle est partie de rien et s’est bâti une solide carrière d’artiste. Tout a commencé lorsqu’elle a sombré dans une dépression majeure. Elle était factrice à ce moment-là. Elle avait essayé plusieurs métiers qui ne le lui correspondaient pas : cuisinière, caissière, commis de balance. « Mes employeurs me conseillaient d’être travailleuse autonome. Je n’aime pas recevoir des ordres et j’ai un gros caractère », soutien-t-elle. Pendant son arrêt de maladie, elle s’est inscrite dans une formation en coiffure où elle a eu la piqure. Elle a ensuite possédé son premier salon à Arvida pendant cinq ans avant de venir s’établir à Laterrière.
Tout n’a pas été tout rose pour elle. Mirka est atteinte du trouble de du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et suspecte une dyslexie non diagnostiquée. À l’âge de 29 ans, elle a dû se faire enlever l’utérus en raison d’un fibrome. C’est sans compter la fibromyalgie qui lui provoque des douleurs quotidiennes en plus de supporter des membres de sa famille atteints de problèmes de santé mentale.
Malgré les difficultés, elle a su garder son essence. « Je suis une personne colorée et j’ai besoin de m’exprimer par l’art. », m’explique-t-elle, les yeux pétillants de bonheur. L’art est pour elle une façon d’exprimer ses émotions profondes, mais aussi de mettre une partie d’elle sur quelqu’un.
Alors qu’elle sirote son café pendant que la teinture agit sur les cheveux de sa cliente, Mirka nous présente une de ses œuvres. Elle nous explique que son psychologue lui a suggéré de se peindre afin de l’aider à mieux se comprendre. « Je n’ai pas été en mesure de mettre des couleurs chaudes, car je me sens triste. Je me fais des câlins, car j’essaie de me rassurer. », raconte-t-elle.
(Photo: Andréa Maheux) Toile illustrant une auto-représentation de Mirka.
C’est une femme hypersensible et très empathique. Sa sœur, Marie Chantale, est d’accord. Elle croit aussi que Mirka a trouvé sa place dans l’art. C’est une façon pour elle de relever des défis en même temps de rendre les gens heureux.
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