France Paquette consomme du cannabis pour soigner sa souffrance. Atteinte du trouble schizo-affectif, un désordre affectif et de la pensée, elle s’est retrouvée à entendre des voix. Avec son trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et la dépression, elle éprouvait des difficultés à se calmer et trouver le sommeil.
Elle fait partie des 359 293 patients qui étaient inscrits pour l’utilisation du cannabis thérapeutique au Canada en 2018. 97 % des utilisateurs ont vu une amélioration de leur condition médicale selon Santé Canada.
Après plusieurs essais pharmacologiques infructueux, elle s’est tournée vers le cannabis. Les médicaments prescrits l’endormaient pour 24 heures consécutives, donc elle n’était plus du tout fonctionnelle. Deux ans après le début du traitement, elle n’entend plus de voix et elle se porte mieux que jamais.
Parmi les bienfaits qu’elle perçoit, elle constate une meilleure concentration, moins d’insomnie et un apaisement de sa nervosité. Elle dit fièrement être « le cas test parfait ». Prenant part à des études sur le cannabis médical, elle fait partie de ceux pour qui il n’y a que des effets bénéfiques.
Pour Mme Paquette, le cannabis est « une option moins chimique ». Elle sait exactement ce qu’ingère son corps et dans quelles quantités. Dans son plan de traitement, cette patiente consomme seulement du CBD (cannabidiol) sous forme de gélules.
Le THC (tétrahydrocannabinol) est la substance qui provoque une sensation d’euphorie ou communément appelé un « buzz ». Il était déconseillé dans son cas étant donné qu’elle est plus sujette à faire une psychose.
L’anesthésiste de formation et spécialisée en douleur chronique, la docteure Andreea Bosneaga, suit 4000 patients à la clinique Nature Médic. Elle estime que l’engouement pour le cannabis médical est très récent. « Les études commencent tout juste à sortir », affirme-t-elle.
Pour avoir une prescription de cannabis à des fins médicales, il faut avoir une rencontre d’évaluation par une clinique privée. Une fois la candidature approuvée, le patient peut s’inscrire auprès d’un fournisseur certifié par Santé Canada. Dre. Bosneaga établit un plan de traitement et fait des ajustements lors des suivis.
Afin de prévenir l’abus chez des patients à risque, des produits non recommandés peuvent être bloqués du site. « De cette façon, un patient qui a besoin de seulement du CBD verra seulement les produits de CBD », explique-t-elle.
CBD ou THC ?
Elle soutient que les gens ont cette idée préconçue que ce n’est que le CBD qui a des bienfaits pour la santé. Parmi les pathologies traitées par le cannabis, on retrouve l’inflammation, l’arthrose, l’anxiété et les spasmes musculaires. Elle explique qu’au niveau du système nerveux central, le CBD n’a toutefois pas d’action, donc le THC vient compléter en calmant l’irritation au niveau des nerfs.
Régulièrement prescrit sous forme d’huile ou de gélules, on retrouve une panoplie de produits notamment du chocolat, des fleurs séchées, de la crème et même en vapoteuse.
À la clinique Nature Médic, 95 % des causes de consultations sont les douleurs chroniques. Entre 70 et 80 % de ces patients disent avoir vu une amélioration. Dans plusieurs cas, les patients arrivent à délaisser leurs médicaments qu’on dit « plus traditionnels ».
En raison d’un manque de financement, Santé cannabis a dû cesser de prendre de nouveaux patients et réduire ses activités
La SQDC et le cannabis récréatif
Andreea Bosneaga met en garde les personnes qui consommeraient des produits de la SQDC afin de s’automédicamenter.
« Ce ne sont pas des produits faits pour être pris tous les jours. La qualité et la fiabilité du produit dont l’étiquetage n’est pas du tout pareil. » Dre. Andreaa Bosneaga
Elle doit savoir exactement les dosages que ses patients prennent. Souvent, des personnes souffrant d’anxiété vont consommer du cannabis trop concentré en THC ce qui peut provoquer de la paranoïa. Elle considère que le faible coût des produits à la SQDC est proportionnel à la qualité. « On recherche un certain niveau de qualité qu’on ne trouve pas à la SQDC. On va là-bas pour du récréatif ».
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