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  • Photo du rédacteurAndréa Maheux

Vaincre la faim par l'entraide


(Photo: Andréa Maheux) Le local des Gratuivores au 426 rue du Hâvre est le théâtre de magnifiques trouvailles.


Le prix du panier d’épicerie a augmenté de 76,9 % depuis 1995, selon Statistique Canada. En janvier 2022, l’inflation au Canada a dépassé 5% pour la première fois depuis septembre 1991. Avec la hausse du coût du panier d’épicerie et les salaires qui prennent du retard, on entre dans une ère d’insécurité alimentaire. Des foyers sont à la recherche constante de solutions pour continuer à s’alimenter sainement. Le constat est le même pour plusieurs organismes d’aide alimentaire : le besoin fondamental de se nourrir n’est pas acquis pour tous.


La demande de dépannage alimentaire a explosé à l’organisme communautaire, Entre-être. Les denrées étant des dons venant de Moisson, l’offre n’égale pas toujours la demande. « Ce qu’on donnait en aide alimentaire dans un mois, on le donne maintenant dans même pas une semaine. C’est du jamais vu », affirme la directrice Nataly St-Gelais.

Assise dans son bureau, elle craint que le téléphone sonne. Il est dix heures et elle fait des retours d’appel depuis le matin. Chaque demande est traitée en fonction du besoin réel d’aide, donc certaines doivent être déclinées. Les âges des bénéficiaires sont variés et il y a même des personnes qui travaillent. « Quelqu’un qui travaille au salaire minimum a de la difficulté avec les fins de moi. Après les paiements du loyer et de l’électricité, il ne reste plus grand-chose. »


Elle confie qu’une mère monoparentale l’a appelé pour lui dire que ça faisait trois jours qu’elle faisait du riz aux ketchup à ses enfants. « Ce n’est pas grave si je ne mange pas, tant que j’en ai pour mes enfants », a dit la mère. Elle lui a répondu qu’elle a besoin d’énergie pour s’occuper de ses enfants.

Ses yeux attendris montraient comment la situation venait la toucher. « Oui, c’est triste, mais on s’en va là. Elle termine son histoire en affirmant que « plus ça va aller, pire ça va être. »


Chez les Gratuivores, des aliments sont recueillis à l’aide de partenariats afin d’éviter le gaspillage. Il y a des tablettes remplies de pain, de légumes et de conserves. Dans le passé, les mines d’or se tenaient parmi les ordures.

Contrairement à l’organisme Entre-être qui vient en aide à l’insécurité alimentaire, les bénévoles sont davantage dans un esprit de récupération. C’est « une poubelle dans un local » pour la bénévole Maryse Gagné.


Dans leur local au-dessus de la soupe populaire, c’est mouvementé, mais surtout vivant. Les deux garçons de la bénévole courent dans tous les sens et rient. Entre temps, des livraisons arrivent et la table se remplit rapidement de produits.


Le lundi matin, les commandes de pain viennent garnir les garde-mangers, mais surtout le ventre des plus démunis. « Il y a des files dehors pour le pain. Il faut vraiment que tu en aies besoin, car sinon tu irais juste au Maxi », dit-elle l’air désolé.


Plus de 60 tonnes d’aliments encore frais ont été distribuées depuis leur création.

L’univers de l’aide alimentaire est en pleine expansion à la vue des besoins criants. Les Gratuivores tentent sans relâche d’être davantage reconnus au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Entre-être tente d’aider au meilleur de leurs moyens. C’est certain que plusieurs visiteurs repartent avec un sourire accroché au visage. Le ventre creux existe bien sûr, mais la bienfaisance aussi.

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